« Le retour à l’inutile est une condition nécessaire mais non suffisante à la création que l’art contemporain réduit à la créativité et la promotion du n’importe quoi ». »« J’étais en charge d’un séminaire hebdomadaire de philosophie générale, où je papillonnais d’un philosophe à l’autre. Autrement dit, j’avais deux heures par semaine pour mettre des textes classiques sur des problèmes quotidiens, et donner envie de lire des philosophes intimidants. Au fil des pages, on saisit ce sentiment qui la mine au point d’écrire : « C’est très précisément le terme “ordinaire” qui cristallise le puissant dégoût de l’existence qui me fait, par moments, considérer la mort comme la région la plus enviable de la vie. Une fille méthodiquement associée à son corps « longiligne », alors que c’est sa tête qui nous intéresse, ce qu’elle renferme et cache. Le snobisme serait un « rêve d’immuable ». Adèle Van Reeth, 37 ans, est philosophe et productrice de l’émission “Les chemins de la philosophie” (France Culture) depuis 2011, qu’elle anime quotidiennement.
Michel, lui, se représentait déjà l’Université populaire comme l’occasion de présenter sa contre-histoire de la philosophie. Après tout, Emmanuel Macron lui-même fut assistant de Paul Ricoeur, ce que nul ne songerait lui reprocher. Et relever tous ces défis haut la main. On l’a vue remplacer Elkabbach sur Public Sénat et parler littérature avec Nicolas Sarkozy. Légataires de la faillite des idéologies, trop actifs pour s'enfermer dans une niche étouffante, ils dédaignent les cercles étroits de l'université, trop étriqués à leurs yeux, pour s'installer au centre de la place publique, en prodiguant la bonne parole sur les sujets d'actualité quotidienne. Les uns ou les autres cisèlent leur positionnement : écolo, néolibéral, néodémocrate, transhumaniste. Les intellectuels du troisième millénaire sont des personnages publics omniprésents, omniscients, habitués des plateaux de télévision et de radio, rompus aux arcanes du pouvoir, experts dans la caresse des foules et dans les emportements contrôlés. Ecoutez son émission sur France Culture: Les Chemins de la Philosophie. Douleurs comprises. Il est le premier enfant né du mariage de l'éditeur et romancier Jean-Paul Enthoven et de la journaliste et écrivain Catherine David ; il a deux demi-sœurs et un demi-frère2. Elle rêvait de cinéma, mais c’est en philo qu’elle excelle, là où la place faite aux femmes est si étroite. Il est fidèle à mon cheminement.
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« Je ne mets personne sur un piédestal. La célébrité est aussi méritée. Ni à poursuivre son exigence de construction intérieure. Si leur point de vue a pour premier but de se détacher du magma des Il ne faut pas regretter cette incursion des apporteurs d'idées dans le champ médiatique ; la quête de sens, même galvaudée, est un correctif salutaire à la frénésie d'infos. Mais, vouloir tuer le snob qui est en nous, « c’est comme l’athéisme militant qui est encore une religion ». Ils occupent le devant de la scène médiatique, se laissent aisément convoquer quel que soit le sujet, produisent des phrases et des postures, et, si leurs avis nourrissent le débat, leurs colères font le régal des réseaux sociaux.
Un quotidien infernal et bruyant, qu’elle avait déjà connu, enfant, avec ses trois frères. » Ne pas avoir de regrets, se battre sur tous les fronts restent ses obsessions, alors elle n’a pas renoncé à devenir actrice.
"Finkie" est comptable de ses apparitions publiques et prend la parole pour avertir l'opinion, tâche irremplaçable qui fait de lui un lanceur d'alerte. Mais le point culminant de la critique arrive quand le philosophe évoque l’art contemporain, cette pépite du snobisme qui avait déjà été quelque peu égratignée par Luc Ferry en 2014. Il est vrai que la promotion du livre a été faite sur la conformité fiction / réalité et la notoriété d'un des « personnages réels », mais la vraie fiction, justement, est là !
Adèle Van Reeth est une étoile montante, ni filante ni du genre poupée parlante. Comme Adèle Van Reeth, fais-toi tirer le portrait par Comme des Fous en répondant à ces 5 questions. Adèle Van Reeth est une étoile montante, ni filante ni du genre poupée parlante. Pourquoi pas Freud, tant qu’on y est ? » rit-elle. Tant pis si la tentation du pouvoir, celle de la proximité avec les décideurs politiques, voire le désir d'être un intermittent du spectacle politique, fait d'eux des discoureurs en bordure de la politique spectacle et au coeur de l'influence. Mais le snob n’est pas que celui qui écoute du slam ou de l’opéra, c’est aussi celui « qui déclare, haut et fort, qu’il ne va au cinéma que pour manger du blockbuster, admirer les biceps de Van Damne et revoir Matrix pour la vingtième fois ». Si j'avais dit « ce n'est pas moi », on m'aurait dit « mon œil ! « Bourdieu croit dire vrai mais il mathématise le ressentiment ». »Paradoxe encore quand elle assure ne pas rechercher la notoriété, préférer l’ombre alors qu’elle participe aux émissions à grande visibilité. C’est ce qu’appelle R. Enthoven : l’anticartésianisme, soit l’absence de doute.Mais n’est-il pas surprenant que ce soit un philosophe qui nous explique les rouages du snobisme, alors que cette discipline dégouline à foison de cette image de snobe bien trop intellectuelle ? J'étais dépossédé de ma vie sans qu'on l'ait racontée, comme si quelqu'un s'était promené tout nu dans la rue avec un masque à mon effigie. Ce ne sont pas des moments particuliers. Le livre était ainsi fait qu'il permettait à son auteur de récupérer les dividendes commerciales de l'indiscrétion tout en déclarant, comme l'indiquait la couverture, qu'elle avait écrit un « roman ».
Adèle Van Reeth, longiligne ... après avoir été l’assistante de Raphaël Enthoven pendant trois ans.